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Actifs numériques et tokens

Le modèle User Generated Content (UGC) du Web 2.0 est un modèle dans lequel les contributeurs occupent une place centrale : sans eux, pas de contenus, donc pas d’audience monétisable auprès des annonceurs. Sauf quelques exceptions (streamers, influenceurs, etc.) qui vivent de la monétisation des vues générées ou des placements de produits, les contributeurs-créateurs du Web 2.0 obtiennent un partage de la valeur qui leur est peu favorable, l’essentiel de celle-ci étant capté par les plateformes en ligne. Plus encore, ils n’ont aucune prise sur les règles de partage de la valeur et de leurs évolutions. Les nombreuses critiques de ce modèle font émerger des propositions alternatives dans lesquelles les contributeurs, et de façon plus générale les utilisateurs, sont propriétaires de leur création, quelle qu’en soit la nature (cf. “Une 3ème voie ?”). Si ces alternatives ne sont pas forcément nouvelles, elles connaissent un regain d’intérêt – ou de visibilité – grâce à la promotion récente du Métavers, et au développement constant des technologies et puissances de calcul. Dans ce modèle de propriétaires digitaux, les échanges (vente, location, donation) d’objets, d’espaces virtuels ou de données, entre les utilisateurs eux-mêmes ou avec des marques, seraient permis par les technologies de la blockchain [[[“La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle. Elle constitue une base de données qui contient l’historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création, sécurisée et distribuée : elle est partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire, ce qui permet à chacun de vérifier la validité de la chaîne. Il existe des blockchains publiques, ouvertes à tous, et des blockchains privées, dont l’accès et l’utilisation sont limitées à un certain nombre d’acteurs. Une blockchain publique peut donc être assimilée à un grand livre comptable public, anonyme et infalsifiable. Comme l’écrit le mathématicien Jean-Paul Delahaye, il faut s’imaginer ‘un très grand cahier, que tout le monde peut lire librement et gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, mais qui est impossible à effacer et indestructible’” Source : CNIL, “Blockchain” : https://www.cnil.fr/fr/definition/blockchain#:~:text=La%20blockchain%20est%20une%20technologie,sans%20organe%20central%20de%20contr%C3%B4le]]], les smart-contracts [[[Un contrat intelligent, ou smart contract en anglais, est un protocole informatique intelligent qui est capable de vérifier et d’exécuter automatiquement des opérations ou instructions prédéfinies (négociation, exécution, résiliation, etc.). Ils s'appuient sur les technologies de la blockchain pour garantir leur intégrité et leur inviolabilité.]]] et les NFT [[[Un jeton numérique (ou token en anglais), fongible ou pas, est un actif numérique (un avatar, la tête de l’avatar ou encore un cheveu de cet avatar), unique, émis et échangeable sur un réseau de blockchain. La “tokenisation” fonctionne comme un mécanisme juridique souple, par lequel les individus sont en mesure de définir les propriétés numériques et physiques de droits programmés. Les jetons numériques non fongibles peuvent être utilisés pour différentes finalités : l’adhésion (les communautés fermées peuvent fournir des adhésions sous la forme de NFT afin de concrétiser la rareté des places d’un club fermé), la fidélité (équivalent au cumul des points), la billetterie (un billet sous forme de NFT garantit son unicité et son authenticité), l’identification de biens numériques ou physiques (les NFT peuvent être attachés à des articles physiques pour assurer leur traçabilité et la transparence), le vote, etc.]]]. Cette promesse, dont il existe à ce jour de nombreux exemples, permet aux créateurs de contenus et d’expériences de maîtriser leurs propriétés (authentification, transfert), leurs droits, mais aussi leurs valeurs. L’enregistrement d’un token dans un registre distribué de type blockchain, considéré comme infalsifiable, permet de garantir l’existence de ce token et son caractère unique, donc de sécuriser et faciliter les échanges de services et biens numériques. Par ailleurs, cela recrée dans l’espace numérique une des caractéristiques de l’économie physique : la rareté à l’origine de la valeur, qui donne lieu à une très grande spéculation.

Le modèle User Generated Content (UGC) du Web 2.0 est un modèle dans lequel les contributeurs occupent une place centrale : sans eux, pas de contenus, donc pas d’audience monétisable auprès des annonceurs. Sauf quelques exceptions (streamers, influenceurs, etc.) qui vivent de la monétisation des vues générées ou des placements de produits, les contributeurs-créateurs du Web 2.0 obtiennent un partage de la valeur qui leur est peu favorable, l’essentiel de celle-ci étant capté par les plateformes en ligne. Plus encore, ils n’ont aucune prise sur les règles de partage de la valeur et de leurs évolutions. Les nombreuses critiques de ce modèle font émerger des propositions alternatives dans lesquelles les contributeurs, et de façon plus générale les utilisateurs, sont propriétaires de leur création, quelle qu’en soit la nature. Si ces alternatives ne sont pas forcément nouvelles, elles connaissent un regain d’intérêt – ou de visibilité – grâce à la promotion récente du Métavers, et au développement constant des technologies et puissances de calcul. Dans ce modèle de propriétaires digitaux, les échanges (vente, location, donation) d’objets, d’espaces virtuels ou de données, entre les utilisateurs eux-mêmes ou avec des marques, seraient permis par les technologies de la blockchain [[[“La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle. Elle constitue une base de données qui contient l’historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création, sécurisée et distribuée : elle est partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire, ce qui permet à chacun de vérifier la validité de la chaîne. Il existe des blockchains publiques, ouvertes à tous, et des blockchains privées, dont l’accès et l’utilisation sont limitées à un certain nombre d’acteurs. Une blockchain publique peut donc être assimilée à un grand livre comptable public, anonyme et infalsifiable. Comme l’écrit le mathématicien Jean-Paul Delahaye, il faut s’imaginer ‘un très grand cahier, que tout le monde peut lire librement et gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, mais qui est impossible à effacer et indestructible’” Source : CNIL, “Blockchain” : https://www.cnil.fr/fr/definition/blockchain#:~:text=La%20blockchain%20est%20une%20technologie,sans%20organe%20central%20de%20contr%C3%B4le]]], les smart-contracts [[[Un contrat intelligent, ou smart contract en anglais, est un protocole informatique intelligent qui est capable de vérifier et d’exécuter automatiquement des opérations ou instructions prédéfinies (négociation, exécution, résiliation, etc.). Ils s'appuient sur les technologies de la blockchain pour garantir leur intégrité et leur inviolabilité.]]] et les NFT [[[Un jeton numérique (ou token en anglais), fongible ou pas, est un actif numérique (un avatar, la tête de l’avatar ou encore un cheveu de cet avatar), unique, émis et échangeable sur un réseau de blockchain. La “tokenisation” fonctionne comme un mécanisme juridique souple, par lequel les individus sont en mesure de définir les propriétés numériques et physiques de droits programmés. Les jetons numériques non fongibles peuvent être utilisés pour différentes finalités : l’adhésion (les communautés fermées peuvent fournir des adhésions sous la forme de NFT afin de concrétiser la rareté des places d’un club fermé), la fidélité (équivalent au cumul des points), la billetterie (un billet sous forme de NFT garantit son unicité et son authenticité), l’identification de biens numériques ou physiques (les NFT peuvent être attachés à des articles physiques pour assurer leur traçabilité et la transparence), le vote, etc.]]]. Cette promesse, dont il existe à ce jour de nombreux exemples, permet aux créateurs de contenus et d’expériences de maîtriser leurs propriétés (authentification, transfert), leurs droits, mais aussi leurs valeurs. L’enregistrement d’un token dans un registre distribué de type blockchain, considéré comme infalsifiable, permet de garantir l’existence de ce token et son caractère unique, donc de sécuriser et faciliter les échanges de services et biens numériques. Par ailleurs, cela recrée dans l’espace numérique une des caractéristiques de l’économie physique : la rareté à l’origine de la valeur, qui donne lieu à une très grande spéculation.

Le développement possible de la marchandisation de l’engagement

L’engagement des utilisateurs est au cœur des modèles de sociabilité numérique. Or, ceux qui ont été construits jusqu’ici, sur les plateformes de contenus générés par les utilisateurs (UGC), ont tous buté sur la règle des 1/9/90 : 1% des utilisateurs produisent le contenu, 9% le commentent et 90% le consomment. L’engagement est ainsi relativement limité. D’aucuns suggèrent de rémunérer l’engagement des utilisateurs des métavers, en s’appuyant sur des jetons numériques. Ceux-ci offriraient des récompenses qui pourraient être monétisables à l’intérieur ou en dehors de l’univers pratiqué, voire du Métavers. Cette gamification [[[“La gamification (ou ludification) est une méthode qui consiste à appliquer les codes et mécanismes attachés au monde des jeux vidéo à des secteurs auxquels ils n'étaient pas destinés”. Source : Beedeez, “Gamification : tout ce que vous devez savoir”, 10 mai 2022 : https://www.beedeez.com/fr/blog/tout-ce-que-vous-devez-savoir-sur-la-gamification]]] de l’engagement existe déjà dans le monde du jeu vidéo avec le modèle play-to-earn (“jouer pour gagner”). Ce modèle récompense les joueurs selon les actions qu’ils réalisent dans le jeu, en fonction de leur nature, de leur fréquence ou encore de leur intensité. Les gains sont divers : points, objets, argent (souvent des cryptomonnaies)… La clé du modèle tient dans la valeur qui est accordée à l’engagement d’un joueur : plus celui-ci s’engage dans un jeu, plus il est récompensé, et plus il crée en retour de la valeur pour les autres joueurs et le jeu lui-même, que ce soit par les objets créés dans l’environnement numérique au bénéfice du collectif, par l’acquisition de compétences pouvant aider les autres, par le fait d’atteindre un nouveau niveau et donc d’être plus compétitif, ou encore par celui d’acquérir un nouvel objet et de le revendre.

On voit deux animaux imaginaires, colorés et rondouillards, dans un atelier. Ils sont issus du jeu Axie Infinity.
Thomas Pontiroli, “Gagner de l’argent en jouant : que vaut la promesse du ‘‘play to earn’’”, Les Echos, le 24 mai 2022. Lien : https://start.lesechos.fr/innovations-startups/tech-futur/gagner-de-largent-en-jouant-que-vaut-la-promesse-du-play-to-earn-1409081
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