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Une 3ème voie ?
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Dans l’économie numérique actuelle, les services numériques s’appuient sur les équivalents généraux que sont les monnaies, les contrats, etc. La tentation est manifeste dans certaines initiatives actuelles de s’en affranchir grâce aux crypto-monnaies et à la blockchain. Or, s’ils sont souvent présentés comme des alternatives au modèle des grandes plateformes en ligne par leurs défenseurs, les modèles issus du Web3, reposant sur la blockchain [[[“La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle. Elle constitue une base de données qui contient l’historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création, sécurisée et distribuée : elle est partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire, ce qui permet à chacun de vérifier la validité de la chaîne. Il existe des blockchains publiques, ouvertes à tous, et des blockchains privées, dont l’accès et l’utilisation sont limitées à un certain nombre d’acteurs. Une blockchain publique peut donc être assimilée à un grand livre comptable public, anonyme et infalsifiable. Comme l’écrit le mathématicien Jean-Paul Delahaye, il faut s’imaginer ‘un très grand cahier, que tout le monde peut lire librement et gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, mais qui est impossible à effacer et indestructible’” Source : CNIL, “Blockchain” : https://www.cnil.fr/fr/definition/blockchain#:~:text=La%20blockchain%20est%20une%20technologie,sans%20organe%20central%20de%20contr%C3%B4le]]] , les smart contracts [[[Un contrat intelligent, ou smart contract en anglais, est un protocole informatique intelligent qui est capable de vérifier et d’exécuter automatiquement des opérations ou instructions prédéfinies (négociation, exécution, résiliation, etc.). Ils s'appuient sur les technologies de la blockchain pour garantir leur intégrité et leur inviolabilité.]]] et les NFT [[[Un jeton numérique (ou token en anglais), fongible ou pas, est un actif numérique (un avatar, la tête de l’avatar ou encore un cheveu de cet avatar), unique, émis et échangeable sur un réseau de blockchain. La “tokenisation” fonctionne comme un mécanisme juridique souple, par lequel les individus sont en mesure de définir les propriétés numériques et physiques de droits programmés. Les jetons numériques non fongibles peuvent être utilisés pour différentes finalités : l’adhésion (les communautés fermées peuvent fournir des adhésions sous la forme de NFT afin de concrétiser la rareté des places d’un club fermé), la fidélité (équivalent au cumul des points), la billetterie (un billet sous forme de NFT garantit son unicité et son authenticité), l’identification de biens numériques ou physiques (les NFT peuvent être attachés à des articles physiques pour assurer leur traçabilité et la transparence), le vote, etc.]]], posent, comme nous l’avons vu, de nombreuses questions (cf. “Actifs numériques et tokens”). Par ailleurs, sous couvert d’une meilleure répartition de la valeur des actifs numériques du fait que chacun pourrait être propriétaire de l’ensemble de ses données (objets créés, données comportementales, etc.), une marchandisation à outrance des activités humaines dans l’espace numérique pourrait apparaître rapidement du fait de l’absence d’intermédiaires, donc de coûts de transaction réduits, voire nuls [[[Pour une compréhension des enjeux, promesses et limites du Web3, appliquée aux réseaux sociaux, voir : Renaissance Numérique (2022), “Réseaux sociaux décentralisés : vers un Web3 éthique ?” : https://www.renaissancenumerique.org/publications/reseaux-sociaux-decentralises-vers-un-web3-ethique/]]]. Le risque d’une marchandisation généralisée de nos interactions sociales numérisées doit également nous interpeller, par la possibilité de monétiser, donc de valoriser, l’immersion. Cette perspective n’est pas sans poser de nombreuses questions relatives à la santé des individus (face à la captation de leur attention, au temps d’écran, etc.) ou à l’éthique. Notons également que si l’interopérabilité est souvent envisagée du point de vue technique (interopérabilité des casques, des systèmes d’exploitation), des avatars et de l’identité des utilisateurs, ou des biens numériques, elle est peu évoquée sous l’angle des transactions économiques et de la valeur (ou alors de façon limitée, pour évoquer des questions de monnaie et de règlement des transactions). Conséquemment, ces univers immersifs arriveront-ils à créer un environnement de confiance suffisamment puissant pour attirer et agréger des échanges et des transactions et s’imposer comme le standard de facto ? Est-il par ailleurs possible, et souhaitable, de bâtir des standards dans ce domaine, tant les projets et les expérimentations actuels semblent divergents quant aux environnements numériques qu’ils souhaitent proposer ? Les opportunités économiques, du moins les espoirs qui les nourrissent, semblent prévaloir sur les usages effectifs des métavers (cf. “Un effet Pschitt ?”). S’il faut laisser une place à l’innovation et à l’émergence de modèles économiques divers, il importe également d’en accompagner les déploiements afin de limiter les dérives au profit des usagers. Il s’agit alors de penser la gouvernance de ces métavers dans l’ensemble de leurs dimensions.

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